David se joint à moi pour discuter des données probantes derrière le « dogme » de l’épreuve d’effort, après une évaluation négative pour DRS à l’urgence ou au bureau. Le constat est étonnant. Selon les données d’études observationnelles, les patients libérés de l’urgence après un work-up négatif standard avec ECG et tropo normales sont déjà à très faible risque d’un événement cardiaque dans le mois suivant, soit bien en bas de 1 %. Malheureusement, avec une sensibilité de 45 % et une spécificité de 85 %, l’épreuve d’effort est loin d’être un bon test d’exclusion, et elle a peu de valeur dans cette population, comme le risque est déjà ultra-faible. Dit autrement, selon l’étude de Meyer en 2006, pour 100 patients à faible risque libérés de l’urgence avec une épreuve d’effort en externe, 15 patients auront finalement un test positif. De ces 15 patients, 12 seront de faux positifs. On peut donc dire un taux de faux positifs de 81 %, si on utilise l’épreuve d’effort dans une population à faible risque. C’est un test qui n’est pas discriminant ou aidant dans cette population. On vous invite évidemment à écouter la capsule pour mieux saisir les données et le raisonnement qui soutient cette conclusion. L’essentiel reste d’identifier les patients qui sont à haut ou bas risque. Et pour cela, des scores comme le HEART Pathway et l’EDACS sont bien étudiés et validés. Vous pouvez vous référer justement à nos autres capsules dans nos Top Truc pour expliquer ces précieux outils, qui pourraient vous permettre de réduire le nombre d’épreuves d’effort prescrites en externe. Mieux vaut utiliser ces scores, et bien éduquer le patient sur les symptômes d’alarme à surveiller, que de prescrire un tapis peu sensible, et à risque de faux positifs.
Bonne écoute ! À diffuser et à discuter dans vos réunions de service !
https://www.topmf.ca/courses/tu-03-07-epreuve-deffort/
Frédéric Picotte, MD Professeur adjoint de clinique UdeM Éditeur Top MF et Top MU |
Ai-je vraiment besoin d’une épreuve d’effort pour cette DRS ?
previous post