Professeur Philippe Voyer de l’U Laval, Dr Emond et Dr Lanoue nous présentent cette semaine sur Top MU un spécial sur le patient gériatrique agité ! Une raison de consultation complexe et malheureusement très fréquente !!
On y retrouve d’excellentes perles comme :
- L’importance d’identifier une cause médicale ou environnementales…
- L’attention au profil de médicaments, incluant les anti-cholinergiques comme le Gravol, le Benadryl et aussi les opiacés qu’on donne souvent dans nos départements
- L’importance de soulager la douleur malgré tout.
- On y discute aussi de bilans suggérés, comme la TSH et la calcémie, et la médication qui se dose… tout en évitant l’utilisation du scan cérébral d’emblée (en l’absence de symptômes neurologiques focaux ou atteinte de l’état de conscience)
- On suggère de considérer aussi les rayons-x du poumon si symptômes et la PSA, afin d’exclure air libre et subocclusion, chez le patient très confus ou difficile à examiner.
On rappelle qu’il faut interagir avec le patient agité âgé avec une approche « adaptée » – communication optimale, mots simples, bon contact visuel, lumière, favoriser port des lunettes et appareils auditifs, ainsi que d’une écoute active du besoin, qui vise aussi à éviter confrontation (ex : « il y a des voleurs ici »… réponse suggérée : « nous allons bien surveiller vos effets personnels »). Il faut tenter de saisir le besoin du patient, la peur et la reconnaître.
Les auteurs nous rappellent l’importance de toujours exclure une cause médicale , de porter attention aux signes vitaux, avec un bon examen physique et histoire collatérale. On veut aussi s’assurer ensuite que l’agitation à domicile n’est pas lié à une approche inadaptée du personnel soignant, une mauvaise compréhension de ses besoins, etc. Il faut enseigner dans les milieux de vie gériatrique une approche qui évite la confrontation et favorise une écoute active, avec validation, distraction… cela nécessiterait un cours en soi, mais les blogueurs nous rappellent aussi l’importance du milieu de vie de ces patients, des changements récents dans l’environnement qui ont eu lieu, et qui peuvent être la cause du récent trouble de comportement.
Il faut éviter d’utiliser la médication et privilégier les interventions non-médicamenteuses… à moins de danger immédiat pour le personnel et le patient. Si médication requise, il faut tenter de privilégier les antipsychotiques atypiques comme la quiétiapine, à petite dose (12.5 mg ad max 50 mg, progressivement) … on évite aussi les benzo, à moins d’un patient en sevrage ROH, qui a convulsé ou qui est atteint de démence à corps de Lewy.
Professeur Voyer nous offre aussi un superbe outil pour nos aider dans l’approche du patient agité gériatrique ! De quoi être mieux outillé pour votre prochaine garde de nuit !!
https://topmu.ca/courses/patient-geriatrique-agite/
Aussi disponible sur Balados !!